Un rapport élaboré par le ministère des Anciens moudjahidine, pour être remis à la Présidence, le 5 juillet prochain, à l'occasion du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, fait état de 30 000 Algériens contaminés par la radioactivité des essais nucléaires français, dans le Sahara algérien, entre 1960 et 1962. Le ministère affirme que «le plus important est que l'État français reconnaisse la gravité de ses crimes et dédommage les victimes à hauteur des préjudices subis». La France, cinquante ans après, et qui s'est, enfin, décidée à indemniser les victimes des essais nucléaires qu'elle a effectués de 1960 à 1962, dans le Sahara algérien, et en Polynésie, devrait procéder au dédommagement des victimes le 5 juillet prochain. La France, qui sera certainement invitée, préparerait, depuis plus d'une année déjà, une série de «gestes» pour détendre la tension persistante dans les relations bilatérales. La restitution des archives, la reconnaissance des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité perpétrés par l'armée coloniale, ainsi que les excuses et les dédommagements ont été discutés par les deux pays. En 2009, en France, «le gouvernement a décidé de faciliter l'indemnisation des personnes atteintes de maladies radio-induites provoquées par les essais nucléaires, réalisés par la France, entre 1960 et 1962, au Sahara et en Polynésie française», était-il indiqué dans le communiqué du Conseil des ministres français. Cette indemnisation «doit assurer la réparation intégrale des préjudices subis», est-il encore précisé. L'accès à ce régime est ouvert aux personnes (qu'il s'agisse des personnes ayant participé aux essais ou des populations locales) justifiant avoir résidé ou séjourné dans les zones des essais, durant les périodes fixées par la loi, et atteintes d'une pathologie figurant sur une liste arrêtée par décret en Conseil d'État. L'indemnisation sera versée sous forme de capital. Les indemnisations antérieurement perçues par le demandeur, au titre des mêmes préjudices, en seront déduites. Paris avait, alors, annoncé le déblocage d'une première enveloppe de 10 millions d'euros en 2009 pour indemniser les victimes. Le ministre avait, alors, précisé que «quelques centaines» de personnes avaient pu développer, depuis, un cancer, victimes de radiations liées à ces essais nucléaires, mais Alger a contesté les chiffres et a fait élaborer une évaluation qui a porté le nombre des victimes à «plusieurs milliers». La France a effectué son premier test en Algérie, le 13 février 1960 à Reggane, sous le nom de code «Gerboise» (bleue, rouge, blanche et verte). L'explosion de la bombe atomique -qui était quatre fois plus puissante que la bombe d'Hiroshima, selon des rapports français- a entraîné, ce jour-là, des pluies noires au Portugal et au Japon. Treize autres essais souterrains dans la montagne de Tan Afella à In Ecker, ont fait beaucoup de dégâts, à cause des fuites. Selon d'autres versions, des expériences ont eu lieu clandestinement. On parle d'au moins une quarantaine sur le site de Hamoudia, près de Reggane.
par:Fayçal Oukaci,Le Courier d'Algérie.com
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